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© Christian Wyss-Chodat

Et 1… et 2… et 0 point

Un enjeu de taille, des attentes similaires, un résultat à la mesure de la prestation tout comme de la frustration. Notre quatrième tour de championnat ne pourrait pas être plus simplement expliqué. L’enjeu était le suivant : nous devions commencer à prendre des points par paquet de trois, remonter au classement pour espérer chatouiller une place en play-offs et surtout montrer un autre visage que jusqu’ici.

Vous l’aurez deviné, les attentes étaient bien évidemment liées à ces enjeux et le bagage émotionnel véhiculé par le concept de « victoire » en était le centre. Oui, aujourd’hui il fallait gagner. Et pas qu’une mais bel et bien deux fois… Et c’est pas passé loin. On me l’a dit : apparemment on y était presque. Dommage donc. Alors je vous l’accorde, il y a bien eu cette passe ratée qui nous a valu quelques frayeurs… et un but. Dommage la passe aurait été belle. Il y a bien eu ce repli défensif trop lent pour espérer bloquer la passe (devenue décisive) à l’adversaire démarqué. Zut. Mais bon, on me l’a dit : on y était presque. Mais est-ce qu’essayer de se rassurer à propos de nos lacunes n’est pas la raison pour laquelle on est là où on est ? Ah oui peut-être qu’on tient presque quelque chose là… presque.

Tenez ! On est aussi proche que contre Olten, le premier match de la journée. On réussit presque à marquer dans les 20 premières secondes avant de presque bien réussir à défendre. Après cinq minutes de jeu, le score est de 0-2 pour les Soleurois. 0-3 à la mi-temps. Et ensuite, on est presque revenu. Parce que notre rythme en deuxième partie est bon. Pas « presque » bon pour le coup, réellement bon. Et on est presque revenu comme en témoigne d’ailleurs le score final de 6-4 en faveur de nos adversaires. Le premier match passé, les attentes sont revues un peu à la baisse. Il faut bien, on a plus que trois points à prendre sur la journée. Mais attendez ! On y va cette fois ! On va gagner… enfin presque. C’est pas passé loin. Et pour le coup c’est passé moins loin qu’avant en plus. Parce qu’à 3-3 partout, on peut vraiment aller chercher quelque chose. On y est presque allé d’ailleurs. Score final : 4-3 pour les Bâlois.

Quelque chose a manqué apparemment. Pas grand chose vu qu’on a presque réussi à gagner. Mais quelque chose quand même. Alors on est frustré. Peut-être qu’il faudrait maintenant que chacun d’entre-nous se rappelle que presque plier les jambes, c’est la clé d’un contrôle raté. Que presque garder la balle mène toujours à une contre-attaque. Que presque bien se placer résulte forcément dans un manque de rythme. Toutes ces choses sont presque acquises. Mais il va encore falloir bosser pour supprimer cette adverbe dont vous devez à présent être malade. Un peu comme nous en fait.

Donc il nous reste une semaine pour supprimer quelques unes de ces imprécisions, et gagner (enfin). Le point positif est que ces « presque » se font de moins en moins présents… ils ont presque tous disparu… presque.

Julien Schnellmann
Photo: Le capitaine Benoît Wyss-Chodat face au gardien du Basler HC (Genève, le 20.01.19, C. Wyss-Chodat)

Servette HC

J. Verest (GK), C. Bodinoli, L. Boldrini, N. de Keyser, O. Lüscher, M. Wyss-Chodat, J. Schnellmann, C. Privat, M. Verest, B. Wyss-Chodat, M. Gisin. Coachs: Thierry Grandchamp, Philippe Bernhard