La première bonne nouvelle de cette journée à Zurich est que, après 13 saisons en LNA, certaines salles suisses restent à découvrir. La moins bonne nouvelle est que ladite salle est étriquée et que la surface du terrain est, pour ainsi dire, réduite. Fort de cette donnée, l’équipe décide logiquement de continuer à mettre l’accent sur la défense et se fixe pour objectif de ne pas prendre de but.

Le premier match de la journée est aussi le dernier du premier tour et nous oppose au Luzerner SC. Une fois dans la salle, nous constatons que celle-ci ne propose effectivement qu’une surface restreinte pour s’exprimer mais que son revêtement est bon et, heureusement, moins glissant que celui du poussiéreux Bout-du-Monde.

Comme prévu, le match est fermé. Aucune des équipes ne parvient à trouver l’ouverture, les chances de tirer au but sont rarissimes et, par conséquent, les connaisseurs du hockey en salle apprécient. En deuxième mi-temps, nous parvenons à fermer encore mieux les espaces, ce qui ne contribue pas à rendre le match beaucoup plus excitant mais permet à Louis de penser truite et brochet.

A cinq minutes de la fin du match, Pierre utilise son time-out pour nous confier quelques consignes. Une minute plus tard, suite à un mouvement jamais travaillé à l’entraînement et plein de spontanéité, Jean-Edouard – Belge, néanmoins meilleur buteur de l’équipe – hérite de la balle libre de tout marquage dans le cercle adverse. C’est l’occasion pour lui de démontrer son sang froid et de gagner son duel avec le portier adverse, lequel a, avouons-le, le vilain défaut de – pour citer Louis – se "coucher comme une merde". Reste alors un peu plus de 3 minutes aux verts batraciens pour tenter de recoller au score. Ils se lanceront dans cette tâche avec autant d’ardeur que de maladresse. De notre côté, nous défendrons notre avance avec rigueur et ténacité, si bien qu’aucun tir ne sera adressé en direction de Louis et que nous inscrirons un second but, ce dernier se voyant cependant fort justement annulé.

Quoiqu’il en soit, victoire et 15 points en 5 matchs. Reste à affronter Bâle, équipe qui n’a rien à perdre et qui est contrainte de tout donner à chaque match pour espérer se maintenir une année encore en LNA. Cap’tain Neri nous sort une belle harangue à base de but de beau-gosse, de juniors à têtes durs et de jambe plus courte que l’autre qui le laisse écroulé de rire. Nonobstant une hilarité aussi collective que passagère, le message, quel qu’il fût, semble être passé puisque nous débutons bien le match.

Las! La première mi-temps est en réalité un hommage à Gilbert Montagné et Hellen Keller – ce dont nous n’avions malheureusement pas été avertis – d’où une certaine frustration que l’on ne saurait retenir à notre encontre. 

Les Bâlois – forts sympathiques au demeurant, ce qui mérite d’être rappelé – profitent d’un contre et d’un rebond pour ouvrir le score. Un peu plus tard, Cap’tain Neri remet le score à égalité dans sa position favorite, à savoir en flexion asymétrique des jambes et le dos droit – du moins, si j’ai bien compris son allocution d’avant-match. A la pause, peu de doutes dans les esprits, si ce n’est sur l’opportunité d’allier sur scène un chanteur et une écrivaine.

En deuxième période, Wyss-Choco Bis inscrit le second but grenat suite à un contre rondement mené. Manifestement vexé de se faire ainsi voler la vedette et la tête encore pleine de la voix de son capitaine lui susurrant "but de beau-gosse", Wyss-Choco Prime envoie du dribble et du lobe à tout va, tant et si bien que le bâlois gardien se retrouve cul par-dessus tête et se voit contraint d’aller cherche la balle au fond de ses filets. Un peu plus tard, c’est le soussigné qui trouve enfin le chemin du but sur une action rarissime cette saison chez les Grenat: le corner court. 

Fin du match et, à nouveau, victoire. Avec 18 points, dont 5 d’avance sur le premier poursuivant, nous passerons l’hiver au chaud. Cependant, loin de nous reposer sur des lauriers qui n’en sont pas – le titre de champion d’hiver n’en étant pas un – nous allons continuer à travailler comme des arracheurs de pieds (ou dit-on d’arrache-pied?) afin d’être encore plus forts en 2015.

Petit clin d’œil, en passant, à l’équipe Dames qui a décroché sa première victoire ce dimanche au détriment de Bâle et qui se repositionne ainsi pour une place en play-offs. Bravo les filles! 

Matthieu Gisin