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17.05.15 : Derby, Bottin, Pipelet, Frangipani, et les autres

Il y a des matches comme ça où l’on est pas sur de tout comprendre. Commençons par une petite parenthèse statistique. Ce match comptait pour la 12 journée de championnat, Servette, solide deuxième du championnat, recevait Black Boys, dernier avec quatre points. La température était de 21° et certains coups de vent pouvaient atteindre 29.7 Km/h. 
Visiblement chauffés par ces chiffres, de nombreux supporters prirent part, à ce qui devait, en toute logique, conclure une belle journée servettienne après les victoires de La Deuxième 4-0 contre Steffisburg et de l’équipe Dames 2-1 dans leur derby. Or, ce match n’est et ne sera jamais logique. Pour la bonne et simple raison que ce match s’appelle derby. Enfin, c’est ce que j’ai cru comprendre. Bien qu’ayant pu admirer de nombreux derby depuis le tartan rouge, ce n’était que la deuxième fois que j’en parcourais un sur le vert. C’est donc en novice inculte mais néanmoins curieux de comprendre et d’apprendre certaines choses que je rédige cet article. 
Un derby est selon le Petit Robert la rencontre entre deux villes voisines. Le mot nous vient comme un grand nombre d’autres mots, d’un lord anglais: « Lord Derby ». C’est lui qui organisa pour la première fois, en 1780, une grande course de chevaux qui a depuis lieu chaque année à Epsom. Enfin bref, tout débutant que je suis se dit qu’en effet, une rencontre entre deux équipes de la même ville, se partageant le même terrain donnera lieu à un bel affrontement. 
Le match commença donc à 17:15. Les salutations faites, la bise de mise, et voici les 22 (24, en fait, mais on y revient par la suite) acteurs prêts à en découdre. 
Le match peut se résumer en trois parties. La première partie est servettienne. Servette joue haut, Servette joue juste, alors que son adversaire attend au milieu de terrain une opportunité de contre. Le premier but tomba rapidement: Juane Garreta, sur un corner téléphoné (dont ne renierait pas Sébastien Bottin), donna une longueur d’avance aux Grenat (1-0). C’est alors que débuta la seconde phase. Servette domine toujours, Black Boys attend au milieu de terrain une erreur de notre part. Une erreur qui ne tomba malheureusement pas toute seule et c’est avec une redoutable efficacité que Black Boys reprit les commandes (1-2). Un time out plus tard, et l’équipe repartait de plus belle. Elle recommença à faire tourner la balle, sut être patiente et obtient rapidement un corner. Un corner que le même Garreta parvient à concrétiser (2-2). 
Le reste du match, est assez trouble. La logique devenant illogique, le compréhensible, incompréhensible, le hockey n’avait plus lieu d’être. Il est donc logique, je crois, que le reste de cette article ne le soit pas. Ainsi, Pipelet (Personnage fictif dans Les Mystères de Paris), la crème de la praline (j’en profite, d’ailleurs pour saluer ce brillant cuisinier qu’avait le maréchal du Plessis-Praslin) des pipelettes suisses, se baladait fièrement sur son cheval, son calepin à la main (Saviez-vous d’ailleurs que le mot « calepin » vient d’un savant italien, le (très) célèbre : Ambrogio Calepino?) Celui-ci (le cheval), nommé Boycott (en l’honneur de son grand ami Charles) n’en finissait plus de lui jouer des mauvais tours. Un lapin par-ci, un petit saut par-là, Boycott s’amusait comme un fou dans son pantalon (personnage de la commedia dell’arte) trop grand, quand tout à coup ce fut la chute. Une incroyable galipette (Dramaturge, comédien et humoriste, on ne présente plus Félix Galipaux) dont ne renierait pas les soeurs Tatin. Une maladresse qui, contrairement à ces dernières, n’avait pas un goût de frangipane (inventé par un italien, monsieur Frangipani) mais plutôt de mauvais poils. En effet, Pipelet, en perdit la vue et son Atlas (mythologie grecque) si bien que même le grand Louis Braille ne parviendra pas à lui retirer cette attitude ubuesque si proche du célèbre personnage créé par Alfred Jarry dont il y aurait tant à dire sur cette partie du match. 
Servette parviendra néanmoins à s’imposer aux shoot-out, et attend avec impatience la coupe d’Europe qui débute jeudi prochain. 

Benoît (Robert) Wyss-Chodat