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23.01.16 : De Chatons à Lionceaux, nos U21 sont champions de Suisse

Les U21 décrochent le premier titre national de cette saison en salle pour le Servette. Un bel exploit,pour une jeune équipe prometteuse et en pleine progression. Le coach Pierre Emmanuel Coppin revient sur les moments forts de ce tour final qui les a consacrés.
Deuxième et dernière journée de championnat pour nos U21, départ matinal pour nos chatons (pour comprendre cela il suffit de lire la dernière newsletter) direction Zurich. Mais prenons le temps de vous les présenter :
  • Louis Zesiger dit Loulou le pêcheur
  • Benoit Wyss-Chodat dit Petit Robert
  • Fred Ding dit Cap’tain
  • Oscar Lüscher dit Oscaro.com
  • Florian Schneider dit Flo (je sais, pas très original, on trouvera mieux !)
  • Matthieu Wyss-Chodat dit Oui Oui ou Wiwi
  • Tom Hug dit… Tom (là aussi faudra être créatif !)
  • Lucas de Sousa dit Carpe
  • Gaston Charles dit… Gaston (idem !)
  • Léonard De Dardel dit Pélican
Voilà, on a fait le tour de cette équipe, je suppose que vous êtes tous capable de mettre un visage sur chaque nom puisque tous ces joueurs font partie depuis cette année de l’équipe Première du club. Revenons sur cette journée complètement folle ou Ding (ok je sais, mauvais jeu de mot).
C’est simple, si on veut jouer la finale, on doit gagner contre le grand favori de cette compétition Luzerner SC. Ensuite nous devrons attendre les résultats de Basler HC pour savoir quel résultat nous devrons faire contre HC Olten pour jouer la finale. 
Le Coach, le Démon, le Grand Malade ou Pierre (selon à quel joueur vous demandez) avait volontairement fait partir ses joueurs tôt afin qu’ils puissent voir jouer Lucerne lors de leur premier match et analyser leur système de jeu. C’est donc avec une petite connaissance des qualités et défauts de notre adversaire que nos chatons rentraient dans le vestiaire pour le briefing ou la conférence (c’est une question de point de vue)  du coach. On sait comment on va les presser et on sait comment on va amener la balle dans le goal adverse : facile à dire, plus difficile à faire ! Il faut donc réussir à faire passer un message, apprendre à changer de mentalité et surtout se faire confiance. On n’est pas venu ici seulement pour voir la coupe, ni pour la toucher. On est là pour la ramener à Genève. 
Si on veut gagner, il faut se concentrer à 200% dans le hockey. La décision est prise : plus de Natel jusqu’au dernier match, on reste toujours en équipe, on ne vit que pour cette coupe. On veut être des winners et on refuse d’être un loser.
Enfin, après deux heures d’attente, c’est à nous de monter sur le terrain, d’apercevoir cette coupe, nos chatons ont le regard noir, ils sont concentrés sur leurs objectifs, ils savent qu’ils vont devoir grandir car Lucerne ne leur fera pas de cadeau. 
Servette joue bien, empêche Lucerne de jouer, impose un pressing haut et intense, personne ne joue à 50%, tout le monde donne le maximum et enfin ouverture du score sur le premier PC, celui-ci sera doublé juste avant la mi-temps. 
Il n’est jamais aussi difficile de gérer une avance de 2-0 car si on ne tue pas la rencontre tout de suite, c’est l’adversaire qui reprend confiance. Et scénario catastrophique, Lucerne revient à 2-1. Cela booste nos chatons qui se transforment en lionceaux et qui joue encore plus vite, plus juste, plus dur et qui parviennent à nouveau à doubler leur avance. Le score n’évoluera plus durant cette rencontre. On a les trois points, on a montré à Lucerne que l’on pouvait leur faire mal.
C’est avec le sourire que les joueurs quittent le terrain, certains de se faire féliciter par le Grand Méchant, c’est tout le contraire qui se passe. Il faut mettre le doigt sur nos faiblesses, il faut les corriger car c’est seulement comme cela que l’on peut devenir champion. Si on veut jouer des finales et gagner des titres, il faut être exigeant, savoir tout de suite se mettre dans le match à venir car le passé, c’est le passé. Le moment présent de la victoire est derrière nous, on doit déjà être focus pour le match d’après.
BHC ayant perdu sa rencontre contre RWW, on peut se permettre de perdre notre seconde rencontre de la journée contre Olten avec une différence de huit goals. Les consignes sont claires, on ne se fatigue pas (car on joue la finale tout de suite après), on ose essayer des give and go et surtout on ne dévoile pas nos cartes. Un match ennuyant pour tout le monde qui se solde sur une défaite 2-3. 
C’est là que le Démon va s’en prendre à ses chatons. Il n’a pas aimé la mentalité sur le terrain, ce n’est pas comme cela que l’on peut devenir champion. Ce n’est pas comme cela que l’on va pouvoir battre Lucerne, qui a les crocs et qui veut prendre sa revanche du match de championnat. Il faut donc bousculer nos petits gars sans non plus les mettre six pieds sous terre et on n’a pas beaucoup de temps, 10 minutes seulement ! Et oui tout était fait pour que Lucerne gagne… 
Je l’avais dit, on est venus pour jouer la finale, on vient à Zurich pour gagner car dans le sport terminer deuxième ne sert à rien. On veut des champions. Coup de sifflet et nous voilà parti pour 2×15 minutes de grand hockey. Les Grenat ne jouent pas bien, ils ont peur, les passes sont mauvaises, le pressing trop léger, on prend l’eau de tous les côtés. Il faut faire quelques chose, il faut prendre ses responsabilités, il faut un électrochoc. C’est là qu’une nouvelle phrase mythique du coach va entrer dans le dictionnaire  (——xxx—-). C’est parti, les chatons redeviennent lionceaux, ils imposent le rythme du jeu, rentrent dans tous les duels, passent devant leurs hommes et regagnent du terrain. C’est à nouveau sur PC que Servette mène à la mi-temps.
A la pause, il faut reprendre son souffle, continuer à faire progresser nos faiblesses et surtout se dire que durant 15 minutes il est hors de question de se relâcher cinq secondes. Encore une fois, plus facile à dire qu’à faire et badaboum après quatre minutes, sur une erreur stupide (n’ayons pas peur des mots c’est comme cela que l’on apprend) Lucerne revient dans la rencontre. Le jeu devient rude, les coups se donnent à gauche et à droite. Lucerne poussé par son public venu en nombre (100 personnes selon Lucerne et 34 selon la police) ne trouvent pas de solution et joue à la limite du fairplay. A trois minutes de la fin du match, Cap’tain est découpé en deux par un joueur vert et se fracasse la tête contre la bande. Coup dut pour Servette. Et oui en U21, il faut savoir que le coach est multifonction : manager, coach, médecin, kiné, organisateur de voyage… Impossible pour moi de pouvoir faire comme Lucerne, c’est-à-dire calmer mes troupes et donner les consignes, tout en soignant Cap’tain. (Pour votre information Lucerne était là avec un coach, un assistant, un caméraman et un manager). Heureusement, Loulou le pêcheur réunit les troupes, en ramenant Cap’tain sur le banc je peux réorganiser notre équipe et donner la phase à jouer. Le jeu reprend, Petit Robert donne la balle vers Carpe qui d’un bond (d’où le surnom) joue en un temps vers Wiwi qui propulse la balle au fond du goal. Il reste deux minutes à jouer. Lucerne engage, on n’entend plus le public lucernois mais bien des « Allez Servette, Allez Servette » qui viennent du fond de la salle de notre seul et unique supporter qui a fait la route seul pour venir nous encourager. MERCI AU PAPA DE BENOIT ET MATTHIEU ! Servette reprend la possession de balle, Lucerne veut sortir son gardien pour jouer avec six joueurs de champ, il faut donc garder cette balle en jeu et jouer au chat et à la souris. Coup franc pour Servette, que Petit Robert joue tout de suite. Lucerne n’est pas en place et PC pour Servette, il reste 1’15 à jouer. Le coach donne ses consignes : gagner du temps, jouer simplement, attendre 5 secondes quand l’arbitre dit jouer et tirer directement au goal. Oscaro.com attend 7 secondes, donne la balle à Petit Robert qui propulse la balle au fond du goal, on est champions !!!!
La joie d’un côté, les pleurs de l’autre, c‘est la dure réalité du sport. Toute l’équipe court vers le banc pour saluer leur capitaine qui est toujours K.O. et qui ne réalise pas encore l’exploit de son équipe. Il ne peut se lever seul, l’équipe l’aide car il doit aller chercher la coupe.
Vient ensuite la dernière conférence du coach de cette saison U21, et les mots sont simples : merci de m’avoir fait confiance, merci d’avoir travaillé dur, merci d’avoir su lever la tête. Même si les mots sont durs et parfois très durs, on n’est pas là pour faire de l’animation mais pour gagner des titres. Profitez de cette victoire ! Comme promis, je vous applaudis mais je vous rappelle que demain nous avons d’autres objectifs à réaliser c’est à dire nous maintenir en LNA et qu’il est déjà temps de se mettre dans le prochain match. Le passé est le passé, on doit déjà regarder vers l’avant car c’est seulement comme cela que l’on devient plus fort. 
Il est temps pour les joueurs d’allumer leur Natel, d’informer leurs proches, de prendre des photos et de se rendre à la gare pour de nouvelles aventures. 
Je vais terminer cet article en remerciant tous les acteurs de l’ombre de ce titre, Nicolas Gisin et Dave Meuwsen qui m’ont donné carte blanche dans la direction sportive du club pour faire évoluer cette équipe. Matthieu Gisin qui a toujours été là pour me faire douter de mes choix et me faire évoluer, tous les joueurs de l’équipe Première mais surtout Laurent Neri, Juane Garreta, Philippe Bernhard, Loïc Boldrini qui ont encadré chaque semaine ces chatons lors des entraînements et des matchs de Messieurs 1 en salle. 
Et merci à vous de m’avoir lu jusqu’au bout. Servette est un grand club et l’a encore prouvé. 
Pierre Emmanuel Coppin