Article paru dans la Tribune de Genève du vendredi 17 juin 2011

Hockey sur gazon  Après la Coupe d’Europe, place aux demi-finales des play-off. Les Grenat se frottent à Lucerne et Black Boys défie Rotweiss Wettingen

Pascal Bornand

Et si,un an après un duel mémorable en Coupe de Suisse, Servette et Black Boys se retrouvaient à nouveau en finale, mais des play-off cette fois-ci? L’hypothèse n’est pas fantaisiste. En revanche, elle est fragile. Pour se retrouver face à face, les rivaux de Richemont sont en effet tenus d’éliminer deux adversaires de poids, Lucerne pour les Grenat et Rotweiss Wettingen pour les «hommes en noir». Ce qui se fait de mieux de l’autre côté de la Sarine…

Une telle gageure n’effraie pas Servette, surtout pas une semaine après son exploit européen. A Lousada, Nicolas Chambet et ses hommes ont relevé un sacré défi. «Je n’avais encore jamais vécu de telles émotions en plus de vingt ans de hockey sur gazon», s’émerveille le technicien normand. Il a des trémolos dans la voix lorsqu’il évoque la finale de promotion contre Slavia Prague, remportée 3-2 à l’ultime seconde de jeu. Il est fier de son équipe, «qui a eu le courage de ne pas baisser les bras».

Gare aux penalties…

«Cette finale a été un peu à l’image de notre tournoi. Au Portugal, on est passé par tous les états d’âme. De la frustration à la délivrance. C’est une expérience enrichissante, qui doit nous aider à grandir encore», poursuit Nicolas Chambet. Il compte bien en tirer profit dès ce week-end face à Lucerne, contre lequel Servette reste sur deux éliminations en… demi-finale des play-off. «L’équipe alémanique sait hausser son niveau de jeu dans les grandes occasions. La preuve, elle vient de battre Rotweiss Wettingen en demi-finale de la Coupe», note l’entraîneur grenat.

Il y a deux semaines, en championnat, Servette s’était incliné sur la pelouse lucernoise 7-6 aux penalties. «On n’est pas bon dans cet exercice. Il faudra à tout prix éviter d’en arriver là…»

Redescendre sur terre

Sur ses gardes, Servette n’en est pas moins survolté! «L’équipe a une grosse envie. La plupart des joueurs arrivent à maturité. L’émulation de la Coupe d’Europe, le travail tactique que l’on a pu effectuer là-bas sont des atouts», insiste Nicolas Chambet. Reste à redescendre du petit nuage sur lequel Matthieu Gisin (élu meilleur joueur du tournoi) et ses coéquipiers ont voyagé et à régénérer des organismes éprouvés par quatre matches joués en quatre jours. «Je ne me fais pas trop de souci. Les gars sauront tourner la page et notre physio a fait du très bon boulot. On a récupéré de nos émotions!»

Dimanche, à Richemont, Servette espère bien prolonger la saison jusqu’à son apothéose. Les vacances attendront…

Mode d’emploi Les demi-finales se disputent en matches aller-retour. En cas d’égalité de buts, prolongation et séance de penalties sont prévues pour départager les deux équipes. Servette se rend samedi à Lucerne (13 h), retour dimanche à 14 h à Richemont. De son côté, Black Boys accueille Rotweiss samedi à 14 h et se déplace dimanche à Wettingen (12 h).

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Black Boys décomplexé

C’est une question de point de vue. Bien sûr, Black Boys est tombé sur un os en héritant de Rotweiss Wettingen, un rouleau compresseur qui a presque tout écrasé sur son passage cette saison (4 points perdus, 66 buts marqués, 11 encaissés). Le club genevois, écrabouillé deux fois 7-1, en sait d’ailleurs quelque chose!

Mais Monica Ravonel, sa présidente, envisage ce duel – a priori déséquilibré – d’une autre façon. «Franchement, on n’a rien à perdre. En atteignant les demi-finales des play-off, l’équipe a atteint son objectif. Elle sera décontractée, plus motivée que jamais.»

Cette apparente insouciance s’appuie sur de solides arguments. Depuis l’arrivée de l’entraîneur argentin Pablo Mendoza, à la fin de 2010, Black Boys est une autre équipe. Pas loin de coiffer le bonnet d’âne en automne, les «hommes en noir» ont fait d’immenses progrès ce printemps, au point de remporter le derby genevois (3-2) il y a deux semaines grâce à trois réussites d’Aebischer. Un résultat décisif pour l’accès aux play-off. «Le gros travail physique et tactique effectué ces derniers mois porte ses fruits», se félicite Monica Ravonel.

Déjà comblée par la promotion de l’équipe féminine en LNA, la présidente ne refuserait pas un autre exploit. Surtout s’il est miraculeux. P.B.