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Nouvelles de l’Inde par « Hannadidi »

Hanna et son équipe de hockey à Patiala, Inde
Hanna (dorénavant de retour à Genève) nous raconte la suite de son séjour en Inde, cette fois-ci en tant que joueuse. Si vous avez raté le début, retrouvez ici le récit de ses deux premiers mois en Asie.  
Chers lecteurs,
Depuis le projet à Jatwara où Mercedes m’a rejoint pendant le mois de décembre, j’ai visité beaucoup d’endroits en utilisant les transports publics indiens qui sont toute une aventure!
J’ai enfin une bonne connexion internet et mon grand voyage avec Mercedes à travers l’Inde absolument formidable a pris fin. On se sépare à New Delhi, d’où elle continue son voyage au Sri Lanka et en Thaïlande, et me voilà dans l’internat de sport à Patiala (4h au nord de la capitale). L’internat ressemble beaucoup à celui où j’ai fait mon lycée à Lille! J’ai ma propre chambre, très spacieuse, je m’entraîne deux fois par jour: terriblement tôt le matin à 6h30 et l’après-midi à 15h. C’est très intense surtout que durant les quatre derniers mois je n’ai pas fait de grandes activités physiques… Mais je rentre dans le rythme petit à petit. Les repas sont divins!! Le matin, omelette et thé chai, et après je m’empiffre de chapatis (le pain des Indiens) et de curry (et de légumes bien sûr!). C’est un centre sportif donc presque tout les sports et leur installations nécessaires sont présents (escrime, volley, athlétisme, cyclisme, basketball, natation, hockey, boxe, … + sauna et hammam). Ils ont aussi des formations pour les coachs et entraîneurs.
Je loge dans un bâtiment réservé aux filles dans l’enceinte de l’académie, il est construit en brique rouge, la façade a des petits trous pour l’artillerie si bien qu’on dirait un fort. Il y une grille et des grands murs qui l’entoure, et même un garde à l’entrée avec un bâton de bambou. Le bâton, je réalise seulement maintenant, sert à effrayer les singes qui rodent sur les murs de l’hostel. Étant la seule non indienne, tout le monde sourit en me croisant et les gens sont extrêmement gentils et un peu curieux aussi!
L’Inde étant très différente de la France sur tous les aspects, le hockey aussi a certains points intéressants: les coachs reçoivent un grand respect et s’ils arrivent en retard de plus de 30 minutes ou reçoivent des appels pendant l’entraînement, ce ne sera pas critiqué par les joueurs. La technique de coaching et de feed-back aussi est très différente: quand nous avons perdu un match, la coach furieuse gifle les joueuses dont elle est le plus déçue et rabaisse l’équipe mentalement. Evidemment je ne fais qu’observer et lire l’expression des visages et le langage du corps car toutes les conversations sont en hindi, avec quelques mots maladroitement assemblés en anglais à mon égard. Les joueuses baissent alors la tête et certaines pleurent en silence. Mais le lendemain à l’entraînement on rigole à nouveau de et avec la coach!
Les filles de mon équipe sont toutes adorables! Dès le premier jour elles m’appelaient toutes à la manière de l’Inde: "Hannadidi" (didi = sœur). La plupart sont de mon âge et un peu plus jeunes et vivent en internat depuis l’âge de 15 ans. La majorité ne joue que depuis trois ans mais ont un super niveau technique. Pas surprenant étant donné la charge d’entraînements, malheureusement l’accent est mis sur la quantité et non pas sur la qualité de jeu, qui est difficile de maintenir pendant deux heures matin et soir.
Heureusement j’ai le samedi après-midi et le dimanche de libre pour souffler et tenter des petites excursions accompagnées aux alentours. La semaine prochaine je suis invitée à un mariage à Siri Gangnagar, ce qui risque d’être génial. Tout va donc très bien, I’m enjoying myself (comme dirait les Indiens!) 🙂
Gros bisous! 

Hanna Charles-Tijmens