Réveil paisible à Lugano, dans le quartier de « Paradiso » le dimanche matin. Longue nuit et profond sommeil. Le rendez-vous est donné à 8h30 dans le hall de l’hôtel Ibis pour le réveil musculaire. L’équipe de 16 joueurs se rend sur les quais du bord du lac pour se réveiller et admirer une vue pittoresque, avant de passer au petit-déjeuner. Grâce au parfait timing d’Oscar L., nous n’avions que 15 minutes à attendre le train, puis 15 autres minutes le bus pour nous rendre au terrain. État de la météo : nuageux et faible pluie, quelques éclaircies, température et humidité idéale.

Arrivée au stade de Lugano, l’équipe, légèrement en avance, se rend dans les vestiaires. Tenue grenat pour le Servette HC contre jaune pour le HAC Lugano. Le briefing d’avant match a lieu. Les ordres sont de travailler sur le terrain individuellement (chacun a un boulot à faire) et en équipe. Former le bloc défensif, imposer le jeu en équipe et finir la saison convenablement. L’équipe se rend en confiance et de bonne humeur sur le terrain. Les conditions météos sont parfaites et l’échauffement va pouvoir commencer. 

L’échauffement débute par la course et le travail sur les jambes. Il faut chauffer et réveiller les muscles des jambes lourdes de la veille. La routine habituelle de l’échauffement continue avec les sticks. Le gardien a aussi terminé sa séance shootaround de Nicolas C. Tout le monde semble apprécier la qualité du terrain et les balles s’apprêtent à être envoyées au milieu des 22 mètres pour la séance finition. 

Lors des dernières accélérations stick au sol, le milieu offensif Arnaud se blesse accidentellement dans la foulée et hurle de douleur. Dans une atmosphère silencieuse où seul Arnaud est entendu, les joueurs sont horrifiés, se déconcentrent du match et ouvrent les yeux dans sa direction. Chacun regarde la scène devenu froide. Notre milieu vient de se fracturer violemment l’avant-bras et est accompagné par Laurent Neri (accompagnant du weekend car blessé lui aussi) et le président de Lugano en voiture, à l’hôpital, en urgence (NDLR: tout s’est bien passé, Arnaud est maintenant en reconvalescence). 

 

Se reconcentrer malgré les événements

Le coup de sifflet des deux minutes retenti et Pierre nous remet dans le match et chacun retrouve rapidement son état d’esprit, sa motivation et les directives tactiques. Le match va pouvoir débuter et le SHC ira presser haut les 6 premières minutes. Rapidement la pression provoquera des turnover de la défense adverse. Les occasions se créent mais sont manquées de peu. Le travail collectif intense n’aboutit pas encore à un résultat. Il faut maintenant préciser que les conditions météorologiques ont changé à l’extrême. Depuis la blessure d’Arnaud, la pluie recommence, s’accélère jusqu’au déluge total. Les sticks sont trempés et glissent dans nos mains. Le temps de rêve devint rude. Comme à son habitude, une percée d’un joueur adverse parvient jusqu’à la baseline du camp servettien puis ce dernier peut contourner notre gardien et marque sous nos yeux. 

Scénario inattendu : l’équipe est menée au score dans une cadre inhabituel et inconvenable par l’effet du temps et un joueur majeur a dû quitter l’équipe suite à une blessure.

Comme à son habitude à nouveau, la réaction de Servette ne se fait pas attendre. L’équipe continue à mener le jeu et l’attaquant belge Nicolas C. égalise. Le second quart-temps sera réussi pour SHC qui renverse la tendance. Redevenu efficace (à l’image du jeune Milan P. qui poussa la balle au rebond offensif de toute ses forces dans le but vide) et malgré les conditions perturbantes, nous mènerons 5-1 à la pause. Ironie des conditions : même les joueurs assis sur le banc reçoivent la pluie battante sur le corps.

Tous sont ravis de pouvoir s’abriter un instant sous la tente (les vestiaires étant légèrement loins) et les ajustements tactiques sont à écouter sous le bruit incessant de la pluie. Le coach distribuait des sucres à certains avant de retourner au terrain. 

La deuxième mi-temps se remarquera par un jeu moins vif. Les occasions seront par contre toujours crées par Servette et Luca Carvalho de Sousa profitera du troisième quart-temps pour signer son premier triplé, applaudi par ses coéquipiers. La fin du match approche comme le temps qui s’accélère. Servette commettra des erreurs sur la relance au milieu du terrain. La pression servettienne aux 45 mètres, sera moins efficace et le jeu moins attractif. Lugano, en face, ne sait pas tenir le niveau physiquement et ne s’appuie que principalement sur quelques joueurs techniques pour tenter des occasions de buts mais la balle ne franchit que rarement la ligne des 22. Le coach et Arnaud exprimaient depuis quelques temps que quel que soit le score, on doit toujours travailler sur le terrain, y compris lorsque le match est plié de cette façon. Ne pas se reposer sur le rythme adverse mais imposer son jeu. Le match se termine finalement sur le score de 8-1. Les joueurs se serrent la main avant de se diriger vers Pierre et son discours-rapport d’après match. Arnaud est donc à l’hôpital où Pierre le rejoindra. 

 

Un retour rythmé par les jeux de cartes… et une bataille inattendue pour des places réservées

Il est temps de repartir sur la longue route de Lugano jusqu’à Lucerne, puis Genève. Merci Oscar pour le timing des 25 minutes d’attente pour le bus du retour. Le retour en équipe se fera pendant une durée de 6h30 environ pendant laquelle certains joueront au Jass tout le long et mangeront des croissants à l’abricot. La journée n’est pas terminée pour autant : le groupe se retrouvera confronté à une famille de six Suisse-Allemands dans une bataille de réservation de place ; les CFF avaient réservé 20 places à l’avant du train pour le Servette et les mêmes places numérotées pour cette famille « agressive ». L’équipe gagnera à nouveau cette confrontation et se retrouve 2 victoires à 0 pour ce dimanche pluvieux. 

Pour résumé, journée nuancée quant aux péripéties de l’équipe servettienne mais victoire qui rassure toujours et la confiance pour les playoffs dans deux semaines contre le Black-Boys HC. Le cadre de l’équipe se réduit suite au repos forcé d’Arnaud Becuwe mais les  retours imminents du milieu Juane Eduardo Garreta et du capitaine défenseur Laurent Neri permettra de stabiliser la situation.

 

Le temps des hommages

Hommage au dernier match en saison régulière de Philippe Bernhard. Élément clé dans les victoires du Servette ces 25 dernières années en juniors ou seniors. Joueur respecté et apprécié de tous qui a tant contribué aux exploits de ce club. Joueur de l’équipe de Suisse, ancien capitaine du Servette, milieu et défenseur, Philippe Bernhard est un exemple à suivre et un symbole de longévité et d’engagement en tant que joueur de hockey. Un joueur donc essentiel à la réussite du SHC cette saison mais aussi dans la post-saison à venir. Son énergie et sa voix nous aident beaucoup, les jeunes. Merci Philou pour ces années au SHC et avec moi, ces deux dernières.

Hommages au triplé de Luca Carvalho de Sousa – mais les célébrations sont à revoir. 

Hommages à Cédric D’inquiétude (Dincq), Loïc Boldrini et Juane Garreta pour le podium des meilleurs buteurs (respectivement 9, 8 et 7 buts cette saison). 

Merci d’avoir eu la patience de lire ce récit d’un dimanche, mon premier article (NDLR: vu la densité de cet article et le souci du détail, son auteur est réquisitionné pour tous ceux de l’année prochaine) et rendez-vous le weekend du 11 et 12 juin pour les demi-finales de LNA au stade de Richemont les deux journées consécutives. 

 

Léo #lepelikan