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Une Servettienne enseigne le hockey au Rajasthan

Hanna avec les jeunes hockeyeurs de Jaratwa en Inde
Hanna nous a envoyé le récit de ses premières expériences en Inde, où elle coache des jeunes enfants et leur enseigne l’anglais depuis bientôt deux mois. 
7 octobre 2015: je fais mes premiers pas en Asie, dans la capitale indienne de New Delhi plus précisément! Le taxi vient me chercher à l’aéroport et très vite on se trouve sur l’autoroute indienne, un bordel! Des bouchons, du bruit et des milliers de couleurs… Bus, taxis, camions, motos, vélos, voitures, tuk-tuks… Tous s’agglutinent sur la route originellement à trois voies et chacun se faufile en zigzaguant et dépassant par la droite et la gauche! Tout ça de manière très harmonieuse car personne n’a l’air exaspéré par ce trafic de fou. 
L’intensité de volume et de personnes est multipliée par dix! Comme le dit un homme sage : "On Indian roads you only need three things : a good brake, good horn, and good luck". 
Après 6h de route où je passe du chaos de la ville au calme des campagnes, j’arrive dans le "petit" village fermier de Jatwara (4000 habitants). Je suis complètement dépaysée, des maisons en béton peintes bleu ciel et rose, des dromadaires, des vaches qui se baladent sur la route, des "party-trucks", en réalité des tracteurs qu’on confondrait avec des sapins de Noël ambulants, avec sono dont la musique hindi est tournée au maximum. C’est ici que je vais passer les trois prochains mois. Le projet : enseigner l’anglais, les maths (et oui! dur à croire, mais j’enseigne bien des maths), l’art et le sport dans une petite école primaire (élèves de 3 à 10 ans). Et bien sûr, la raison pour laquelle j’ai choisi le projet, donner des entraînements de hockey quotidiennement à de jeunes adolescents.
Pour arriver au terrain on traverse le village par la rue principale, c’est un passage boueux assez étroit où tout le monde nous saluent très sympathiquement en disant "bye", et puisque le niveau d’anglais est limité pour la grande majorité on échange des grands sourires!
Je donne mon premier entraînement de hockey sur gazon naturel sur un champ plein de bosses et de trous, les kids sont au taquet! Pas de buts ou de lignes tracées, c’est simplement un champ de mauvaises herbes et de poussière. Tout le monde a une canne mais le quart jouent en tongs et personne ne portent de protège-tibias ou de protège-dents. Les contrôles, c’est la roulette russe, et les balayages sont impossibles, mais on adapte les exercices au terrain et tout le monde fait de son mieux en étant doublement concentrés pour pouvoir dompter sa balle. Certains des garçons ont un meilleur scoop que moi! Et lorsque j’ai chronométré l’exercice du papillon, le plus rapide sprintait en flip-flops… Une trentaine d’enfants, tous impatients de finir les cours pour pouvoir se défouler à l’entraînement: c’est le rêve!
La semaine dernière, on a reçu un nouveau carton d’équipements de fitness d’un de nos sponsors, c’était magique de voir tout les yeux s’illuminer à la première démonstration du "speed parachute". On va bientôt installer des buts, et on croisent les doigts pour qu’un jour on reçoivent le feu vert des autorités pour dérouler le gazon synthétique qui attend maintenant depuis 6 mois dans son carton.
A mon arrivée on était quatre volontaires, maintenant que nous sommes neuf c’est beaucoup plus facile pour enseigner, bien qu’on commence à se serrer dans la maison. Les cours se déroulent de 7h à 13h et l’entraînement de 17h à 19h, tout les jours sauf le dimanche.
L’Inde est un pays fameux pour ces nombreuses festivités, si bien qu’au moins une fois par semaine nous sommes invités à dîner ou prier pour une quelconque célébration. La semaine prochaine (ndlr: le 11 novembre) c’est Diwali, le festival des lumières; donc pas d’école de la semaine, on espère avancer dans la documentation des curriculums scolaires des cinq classes dont on est responsables (36 élèves). Le projet du hockey village est assez jeune, l’école a ouvert il y a trois ans seulement et beaucoup reste à faire. Par exemple les dossiers de capacités de chaque élève sont notre plus gros focus pour l’instant.
Dû à la religion du Rajasthan, je me suis fait convertir (non, pas par choix évidemment) au végétarisme, donc voilà plus d’un mois que je n’ai pas touché à la viande ou au poisson… Mais tout va bien, je survis en étant servie de riz trois fois par jour.
Tout va pour le mieux au hockey village de Jatwara!
Hanna Charles-Tijmens