Le sport est parfois cruel. Le sport est parfois injuste. Le sport est surtout inattendu, surprenant, soudain. Quand la pièce lancée par l’arbitre lors du toss frappe le sol et rebondit, avant de s’incliner, personne ne peut déterminer avec certitude si le résultat sera "face" ou "pile". Le point d’un match nul décevant (comme contre HC Olten au premier tour) ou réjouissant (arraché au Luzerner SC lors de la dernière journée) de prime abord, l’est-il toujours autant une fois les comptes faits? Débuter une demi-finale de play-off à l’extérieur, un avantage ou un inconvénient? Le sport, et le hockey sur gazon, ont cela de magique qu’ils sont imprévisibles, incalculables. La réalité des chiffres s’efface une fois le pied mis sur la pelouse pour faire place à la réalité du terrain. On peut gagner 9 duels mais en perdre un seul déterminant. On peut encaisser peu de buts dans une saison mais tous en même temps. On peut échaffauder des plans et des schémas, entraîner des mouvements et des techniques, s’encourager et s’épauler, ce qui se passe pendant les 140 minutes de matchs aller-retour de play-off en est le concentré, l’essentiel: le résultat implacable et inaltérable d’une saison complète. 

En ce dimanche matin, nous avons rendez-vous assez tôt à la gare pour nous rendre à Bâle, où l’enjeu est de taille, car nous jouons notre honneur après le match contre HC Olten. C’est donc motivées et déterminées que nous arrivons à Bâle.

Nous sommes bien en avance et prenons le temps de nous préparer intensivement. La partie débute, avec Pierre qui en plus de nous supporter, arbitre aussi. Les Bâloises ne sont pas aussi rapides et « percutantes » que les autres équipes que nous avons affrontées, mais elles sont vite en place et rapidement sur la porteuse de balle. Elles nous mettent ainsi rapidement en difficulté dans notre cercle et obtiennent même un penalty. Les circonstances sont étranges, et malheureusement elles mettront cette occasion à profit. Ce sera leur seul et unique but, mais aussi le seul du match.

Cinq jours après notre coupe d’Europe à Prague, voilà le Servette reparti en terres lucernoises afin de venir conquérir la première place du championnat régulier. En effet, nous sommes à un point de notre adversaire du jour qui occupe la première place. Le calcul est donc simple, une victoire nous apporte la suprématie sur le championnat régulier, une défaite ou un match nul nous feront conserver notre place actuelle.

Le trajet se fait dans le calme, Pierre en profitant pour voir les joueurs afin de faire les derniers réglages tactiques. Quatre heures plus tard, nous voici alignés sur le terrain pour achever ce long mois de mai (ou dois-je dire mois de novembre vu la température) où notre équipe a enchaîné les matchs sans relâche (plus d’une dizaine…). C’est donc un peu émoussés que nous nous lançons à l’assaut de Lucerne.

Pendant presque deux années chez Servette, j’ai pu éviter d’écrire l’article pour l’équipe… jusqu’à maintenant. Malheureusement ce n’est pas un rapport sur une victoire mais plutôt sur la courbe d’apprentissage de notre équipe en LNA.

Bien motivée et bien disposée malgré l’échec à Wettingen deux semaines avant, une équipe très positive s’est rencontrée à Cornavin dimanche matin. On a pensé que la chance était là de voler au moins un point à Luzerner SC. En tout cas, nous avons gagné des points contre cette équipe en salle où nous avons obtenu deux égalités (et presque une victoire). Pourquoi ne pas le répéter cette fois-ci?