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Indoor Swiss Master 2008 : La première passe à coté…

Personne n’osait y croire au début de la saison mais c’est bien avec le statut de leader (et donc de favori) que le Servette allait disputer ce tour final. Après les trois premiers tours de championnat, tous les joueurs savaient qu’ils seraient présents pour ce tour final, restait à savoir contre qui, et que s’il y avait bien une date qui compterait dans ce championnat, elle serait celle du samedi 02 février.

Pour cette demi-finale, la première équipe avait décidé de mettre tous les atouts de son coté avec un repas sérieux pris en commun à midi et de faire appel à Damien Loutan (qui nous avait accompagné lors de la Coupe d’Europe) pour une préparation mentale optimale pour ce match. Mais voilà, cette saison placée sous le signe de « l’anti-pression », avec un objectif minimal et un entraînement axé uniquement sur le jeu, aurait dû continuer même durant cette demi-finale.

Dès le début de ce match contre Grasshopper, joueurs et spectateurs sentent les Grenats crispés et quelque peu tendus par l’enjeu. Les Zurichois n’en demandaient sans doute pas tant et profite de cette situation pour semer encore plus le doute dans les esprits grenats en se procurant plusieurs occasions de but dans les premières minutes de jeu. Et c’est logiquement qu’ils ouvrent le score sur un premier corner court, Servette est donc mené dans sa demi-finale et même si cela est déjà arrivé cette saison, on ne sent pas les Grenats sereins.

La première réaction est positive puisque sur son premier corner court, Servette recolle au score grâce à un push de Philippe Bernhard. La seule véritable action construite de hockey de cette première mi-temps (voir du match) amènera le second but genevois. Une récupération au milieu du terrain, un « une deux » entre Nicolas Stehlé et Laurent Neri et le dernier nommé peut battre le gardien d’un tir croisé. Servette revient donc dans le match en prenant l’avantage mais, contrairement aux matchs de championnat, les Grenats ne parviendront jamais à passer la vitesse supérieure qui leur avait permis d’étouffer ses adversaires et de prendre le large au score. Grasshopper inscrit encore deux corners courts avant la pause et le score est de 2-3 à la mi-temps.

Bertrand essaie de remobiliser ses joueurs en rappelant les directives tactiques du début du match et que pour rattraper cette entame manquée il va falloir se faire violence. On sent que, comme lors de chaque rencontres entre les deux équipe, le match peut basculer d’un coté ou de l’autre.

Malheureusement pour les Servettiens se sont les « sauterelles » qui marqueront le premier but de cette deuxième mi-temps, à nouveau sur corner court. Deux buts de retard et quinze minutes de jeu, les grenats doivent à présent montrer leur force mentale pour faire douter leur adversaire. La rébellion servettienne sera efficace puisqu’un corner de Philippe Bernhard et un penalty provoqué par Mark Northcott et transformé (avec un œil fermé) par Matthieu Gisin permettent de recoller à 4-4. Il reste un peu plus de cinq minutes à jouer et l’issue du match est toujours indécise. C’est le début du fameux « money time » où chaque passes, chaque contrôles, chaque appels, chaque erreurs comptent et peuvent faire basculer le match. Cette période sourira aux visiteurs qui peuvent inscrire le 4-5 et laisser toute la pression de fin de rencontre sur les épaules servettiennes. Servette obtient un corner court alors qu’il reste trois minutes à jouer, mais ce dernier est mal sorti (le premier depuis longtemps mais c’est malheureusement celui là que certains retiendront…) et le corner ne peut être joué. Il faut maintenant tout tenter et sortir le gardien. Même si ce dernier n’a jamais vraiment été entraîné, le jeu à six servettien avait fait des merveilles le week-end précédent contre Luzerner SC. Mais à l’image de cette journée celui-ci ne tournera pas rond malgré une ultime action dangereuse dans le cercle adverse et sur le contre un joueur peut pousser la balle au fond du but vide et inscrire le 4-6 synonyme de fin du rêve pour le Servette HC.

La défaite est surprenante, triste mais méritée au vue de ce match. Comme lors du championnat extérieur, Servette est battu dans un match couperet (ici en demi-finale, sur gazon en Coupe Suisse) contre Grasshopper, après l’avoir dominé une semaine plus tôt. Tous les joueurs sont KO debout, incrédules de ce qui vient de se passer mais c’est bien Servette qui est passé à coté de sa demi-finale et Grasshopper en a parfaitement profité. Il faudra maintenant apprendre à porter le costume de favori même si on ne veut pas l’enfiler, et surtout se remobiliser pour le match du lendemain pour terminer cette belle saison sur une victoire.

Le lendemain c’est Rotweiss Wettingen qui se dresse devant le Servette pour l’obtention de la médaille de bronze. Cette fois aucune préparation spéciale n’est imposée, le discours tactique bref, l’accent est mis sur le plaisir et l’envie de revoir ces sourires sur les visages grenats qui ont fait tant de ravage durant toute la saison.

Cette petite finale ne restera pas gravée dans les mémoires si ce n’est de part son nombre de buts marqués et la tactique adoptée par les Argoviens. Ceux-ci vont jouer à six joueurs de champ durant trente minutes et obliger les servettiens à jouer ultra-défensif (à la polonaise pour les connaisseurs). Les défenseurs grenats trouveront cependant pas mal de failles dans la défense adverse pour un score final de 11-6 (5-4) avec des buts de : Matthieu Gisin 4x, Nicolas Stehlé 3x, Mark Northcott 2x, Philippe Bernhard et Alexis Pierard 1x.

L’objectif de ce dimanche est donc atteint avec une victoire pour clore ce championnat 2007-2008. En conclusion, je finirai par quelques images qu’il faudra retenir de cette saison.

  • cette première place du championnat régulier qui montre que même avec un effectif restreint le Servette a réussi un beau championnat en battant comme chaque année au moins une fois chaque équipe
  • l’implication et le sérieux de chacun puisque sans coach la situation peut devenir rapidement chaotique mais, et là viens mon premier remerciement, Bertrand (et cela malgré lui) c’est investi à fond dans son rôle de coach pour canaliser la volonté genevoise
  • ce double week-end à Lucerne où l’esprit familial et jovial était de mise. Cet état d’esprit, qui est unique et indestructible, fait sans aucun doute un peu la force de ce groupe et du club en général
  • ces deux derniers tours qualificatifs. D’abord à Wettingen où, sans coach mais avec deux supportrices de charme, nous battons Rotweiss Wettingen et Black-Boys en s’organisant par nous-mêmes comme des grands. Ensuite Zurich avec ces deux victoires obtenues de haute lutte et dans la douleur mais au combien plaisantes.

Finalement, la première équipe aimerait remercier toutes les personnes qui ont cru en elle durant cette saison et surtout aux personnes qui sont venues ce samedi nous supporter mais aussi le dimanche (surtout pour ceux qui ont payé un « pass » deux jours alors que le deuxième jour il n’y avait plus de caisse) malgré la déception. Et encore merci à Virginie qui nous a suivis toute la saison (parce des fois on n’est surement pas facile à vivre…).

A présent c’est la trêve pendant trois semaines (sauf pour les internationaux) avant la reprise du physique à Richemont. Espérons que cette saison en salle permettra de lancer au mieux le deuxième tour sur gazon et que le classement à la fin de la saison régulière sera aussi proche que celui de la salle…

Laurent Neri