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01.05.10 : Une défense « goalproof » doublée d’une attaque « sniper »

Après deux matchs de Coupe Suisse lors desquels le Servette HC s’était défait d’équipes relativement modestes – le HAC Lugano et le Red Sox Zürich – l’adversaire des demi-finales se déroulant à Genève n’était autre que le redoutable champion suisse en titre Rotweiss Wettingen. En championnat, le club argovien est en tête du classement et devance les Genevois d’un petit point.
Les données d’avant-match sont claires : le Black-Boys HC ayant emporté le derby romand de l’autre demi-finale les opposant au Stade Lausanne (8:7 ap. t.a.b.), une victoire servettienne offrirait au public genevois une finale « locale » opposant les deux clubs du bout du lac pensionnaires de LNA. Mais avant de rêver à telle affiche, un gros morceau attend les Servettiens. Ou sont-ce les Servettiens qui attendent de pied ferme, avec l’avantage du terrain, ces Argoviens tant craints? Avec l’assurance d’une défense « goalproof » et d’un réalisme offensif impressionnant, il ne reste aux Grenat qu’à prouver à eux-mêmes et à leur public venus les soutenir qu’ils peuvent également être présents sur les grands moments.
Servette s’applique dès l’entame du match à respecter les consignes données par l’entraîneur Nicolas Chambet : compact au milieu, solide en défense et opportuniste en attaque. Sérieux et durs au mal, les Servettiens touchent peu de balles et ne construisent pas le jeu mais parviennent à casser les attaques argoviennes et maintenir leur cercle hors de danger. Quelques alertes chaudes devant les cages de l’excellent Julien Leblond tiennent aussi bien les spectateurs en haleine que les Genevois concentrés à leur tâche. Mais bien que repliés défensivement et obéissant au rythme de jeu imposé par Rotweiss Wettingen, avec une possession de balle très largement supérieure, les Servettiens savent aussi, par quelques éclairs offensifs, créer le danger devant le but adverse gardée par le gardien national Egloff. Une touche rapidement jouée par Philippe Bernhard permet à Pascal Zimmermann d’envoyer un premier avertissement à celui-ci, son essai échouant dans le petit filet. Les attaquants Matthieu Gisin et Gareth McKeown exploitent au mieux les quelques balles qui filtrent à travers la quasi-imperméable défense rouge-et-blanche pour obtenir un premier corner court. Le push est contré par la défense argovienne. On l’a dit, il en faut peu aux Servettiens pour être efficace et ils le prouvent sur le second corner grenat: une combinaison exécutée à la perfection – push pour une déviation de Matthieu Gisin sur la droite – permet aux Genevois de prendre l’avantage! Un choc énorme pour les joueurs de Rotweiss Wettingen qui en perdront leur suisse-allemand et leur jeu jusqu’à la pause.
Trop souvent par le passé Servette a mené au score à la mi-temps lors de rencontre importantes, et trop souvent, la crispation a pris la place de la concentration, la peur au ventre de la rage aux tripes. Faut-il ici se rappeler de la demi-finale du championnat suisse indoor au mois de janvier dernier? Les esprits sont calmes et concentrés et focalisés sur un objectif : terminer ce match et n’avoir aucun regret, qu’elle qu’en soit l’issue.
Dès le retour des vestiaires, comme il fallait logiquement s’y attendre, Rotweiss augmente sa pression sur la défense genevoise et prend un énorme ascendant sur le jeu. Du côté grenat, plus aucune construction, ce ne sont que des longs shoots ou des lobes de dégagement. Les Argoviens se créent plusieurs occasions importantes mais ne parviennent pas à les concrétiser, il était dit que Julien Leblond serait ce jour-là (encore une fois) imbattable. Malgré une succession de corners courts (neuf au total), les Argoviens ne peuvent recoller au score, contrés par le gardien ou le nouveau défenseur central canadien Benjamin Martin sur la ligne. Sur peut-être la seule action servettienne de cette période dans le cercle adverse, le gardien Patrick Egloff empêche d’un superbe réflexe le 2-0 qui était au bout de la crosse de Matthieu Gisin.
Et le coup de sifflet final vient libérer une équipe servettienne exténuée de défendre, prête à plier sous les assauts acharnés des Argoviens. Opportuniste en diable en ce samedi, le Servette s’offre « au nez et à la barbe » du Rotweiss Wettingen le second ticket pour la finale. Une victoire surprenante au vue des statistiques, mais méritée par un Servette sûr, confiant, percutant, qui a su chasser les vieux démons de la défaite pour enfin s’imposer dans un match au sommet. Un match référence oui, mais pas un achèvement en soi, car pour se souvenir de ce type de victoire il faut aller jusqu’au bout du « job »: il reste donc un match capital, dimanche 15 mai 15h45, contre le rival genevois Black-Boys HC pour une finale originale qui s’annonce très, très excitante!
Venez en nombre supporter le Servette!
Pascal Zimmermann