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Flashback Première équipe Hommes – Episode VI

Feuilleton: Dimitri Gisin revient pour vous sur la première partie de saison en plein-air de la Première équipe Hommes. Au travers de plusieurs portraits, une chance unique de revivre les neuf matchs de l’équipe fanion de l’intérieur.
Sixième partie: GLK: 0. Toilettes: 1.
Servette HC – Stade Lausanne (5-2). L’histoire de Gouz L’Kgerb dit GLK.

GLK a l’intelligence vivace, surtout quand il siège sur ses toilettes. Il tire de ces moments  des pensées insoupçonnées qu’il s’empresse de partager avec ses amis par téléphone. "J’ai le trou de balle qui se prend pour Louis Armstrong" et "Mon maïs te salue" restent parmi ses plus belles trouvailles. 
En ce jour de septembre, GLK aurait pourtant préféré devoir passer moins de temps à trôner. Il avait dû se porter pâle pour le match d’aujourd’hui. Il n’avait rien pu avaler depuis deux jours. Pas même un malheureux bout de saucisson genevois ou une cuillère de thon mayo, aliments de base qui lui permettent d’ordinaire de survivre à tout. Tout ça à cause d’une malheureuse 24e portion de raclette l’avant-veille.
C’est donc depuis le bord du terrain que GLK assistait au match opposant son Servette au Stade de Lausanne. Peu habitué à cette position de spectateur sans avoir une bière à la main, GLK se sentait fébrile. Il commença gentiment à délirer, mais eut quand même la lucidité de percevoir le 1-0 pour Servette. Il poursuivit ses rêvasseries, se prenant pour ces commentateurs qu’il admire tant. Il rêvait de produire les mêmes envolées lyriques que Pascale Blattner, les mêmes bons mots que Jean-Michel Devellay, de traduire en verbes l’émotion ressentie par Yannick Paratte devant un Schaffhouse – Thoune ou encore d’avoir le même esprit d’analyse que Pierre-Alain Dupuis. Tiens? 2-0. 
Ses rêveries furent interrompues par un homme à la barbe blanche, une casquette vissée sur la tête, maugréant des choses incompréhensibles. Il lui semblait entendre des "faites des passes" ou "c’est dans la tête que ça se passe" mais n’en fut pas très sûr. GLK lança alors à l’homme: "T’inquiète! Y’a 2-0". La réplique qui suivit fut si inattendue que GLK mit quelques secondes à en comprendre le sens. Il y avait 1-1, et non pas 2-0. Il comprit ce qui venait de lui arriver. S’identifiant tellement fort à son modèle, Pierre-Alain Dupuis, il avait lui aussi confondu les maillots et les joueurs du Servette et de Lausanne, comme Dupuis à l’époque avec le Barça et le FC Bâle. 
Puis, 1-2 pour Lausanne. Pensant au discours enragé que tiendrait le coach à la mi-temps, il se dit "Qu’est-ce qu’ils vont manger les pauvres!". Il couru ensuite précipitamment aux WC. Le mot "manger" déclenchant encore ce genre de réaction.
A peine sorti, il dut se résoudre à retourner se ressourcer aux toilettes. Un joueur avait utilisé la phrase "arrête les shoots, fais des raclettes!". C’en était trop.
GLK finit par en sortir en fin de match, le Servette se portait mieux et attaquait à tout va pour l’emporter finalement 5-2. GLK hésita à commander une tournée pour fêter ça mais son estomac lui ordonna l’inverse. Il traina sa bedace (sic) jusqu’à ses coéquipiers à la fin du match pour les féliciter. Lorsque le coach parla du match du lendemain, il ne put retenir un "c’est bien les gars, on va les bouffer demain".
Les toilettes s’en souviennent encore. 

Dimitri Gisin 
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