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Equipe nationale Hommes: Le plus dur, c’est de confirmer…

Ca a un peu fait l’effet d’un lendemain de victoire trop fêtée. Mais sans la victoire. Et sans le plaisir. Car la Suisse n’était définitivement pas à la fête lors des Championnats d’Europe (div. B) de cet été à Prague… Au sortir d’un tournoi ratée, elle se voit reléguée en division C, sans honneur et sans fierté! J’en parlais dans mon dernier article sur l’équipe nationale: le plus dur, c’est de confirmer. Le groupe présent en République tchèque avait progressé de manière très satisfaisante sur les deux dernières années, évoluant de tournoi en tournoi et de résultat en résultat (promotion en division B en plein-air, en division A en salle, qualification pour le second tour de la World League, etc.). La promotion en Championnats d’Europe était meritée et devait être le départ d’une nouvelle stabilité à ce niveau. Or cet équilibre restait fragile, et l’affligeant échec de cet été peut tenir à plusieurs facteurs: 
  • une préparation trop courte et surtout mal exploitée (pas de véritable match test face à un ou des adversaires de notre calibre);
  • un cadre trop limité, la "faute" à plusieurs joueurs blessés, mais aussi à une base de hockeyeurs bien trop maigre en Suisse (sans parler de "ceux qui pourraient mais ne veulent pas");
  • des joueurs fatigués par une très longue saison, et dont le moment fort était déjà passé (pour beaucoup, comme pour moi, l’Afrique du Sud avait constitué le highlight de cette année internationale);
  • un staff dont les membres ne savent pas toujours travailler ensemble. 
Alors que ces Championnats d’Europe – bien plus importants d’un point de vue comptable et financier que l’Afrique du Sud – auraient dû constituer l’objectif majeur du groupe national pour 2015, c’est un peu tout le contraire qui s’est passé. Pour beaucoup, l’enchaînement championnat suisse en salle – Coupe du Monde en salle – World League – championnat suisse en plein-air – Coupe suisse – Coupes d’Europe des Clubs avaient déjà fini d’achever leur motivation et leur condition physique. 
On pourrait débattre longtemps sur la pertinence, pour un si petit pays, de s’engager sur tous les fronts. A un moment ou un autre, les ressources sont épuisées et arrive ce qu’on redoute: un désastre, un naufrage, une relégation. 
Ce n’est pas à tous ceux qui se sont investis qu’il faut s’attaquer. Je constate simplement que nous arrivons au bout de nos moyens. Et que sans une base de joueurs plus importante, ou une réduction drastique des engagements de l’équipe nationale, le schéma ne peut que risquer de se répéter. Pourtant, la Suisse se doit de d’évoluer en division B européenne, aux côtés de nations qui rencontrent les mêmes problématiques, et dont le niveau de jeu n’est pas supérieur aux Helvètes. 
Alors j’encourage tous ceux qui sont déjà dans les différentes équipes nationales juniors à continuer à s’investir et à profiter de la scène internationale pour progresser et cumuler des heures de jeu à haut niveau. Malgré les moments difficiles, malgré les moyens limités, ces expériences sont bénéfiques pour le joueur comme pour son club, dans lequel il peut transmettre son vécu et ainsi entraîner avec lui toute une équipe.
Pour moi, l’aventure suisse est terminée, après 8 ans d’engagement, je passe la main, non sans un peu de nostalgie, déjà… Mais la relève servettienne est là (les U18 le prouve déjà) pour continuer à porter le maillot suisse dans le monde: je leur souhaite bonne chance!

Pascal Zimmermann