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© Christian Wyss-Chodat

Peines et conséquences : un Servette déchaussé à Zurich

Ce dimanche, c’est le Brésil dans les vestiaires. Même les papys turbo diesel se dandinent sur la samba de Janeiro.

En effet, c’est sur le rythme des marimbas que nos 14 et demi Servettiens entamèrent leur échauffement. Déjà sur la verge d’envahir la pelouse, les supporters respirent l’énergie du « joga bonito » qui règne dans les airs. Avec de bons résultats la semaine passée, la Seleção de Soyez peut espérer que du bonus lors de ce deuxième match du dernier tour. Ainsi, GCZ reçoit un Servette plus ambitieux que toujours. Une chose qu’on ne pourra jamais enlever aux Grenats.

A défaut de jouer avec élégance et fluidité, c’est l’averse pour nos joueurs qui encaissent le premier but sur un sable de Copacabana trempé. En effet, on dirait bien que ce sont les sauterelles qui se déhanchent mieux lors des premières minutes. Les Grenat reviennent du rêve à la réalité, et du city des favelas au Sportzentrum Hardhof. Le score grimpe au fur et à mesure, et malgré quelques tentatives sur PC et des courses effrénées, la défense genevoise semble se faire balayer par le vent. Mais ce sera la pluie jaune de cartons qui affectera le plus la tournure de ce match. En effet, les arbitres n’auront pas réussi à reprendre leur souffle, malgré une pause éclair en première mi-temps. La meilleure météo, c’était clairement sur le banc. Là au moins, il faisait sec, il faisait chaud, et l’air était saturé d’un doux mélange de crème chauffante et de vapeur de sucre à la myrtille. On peut même y observer les « Craca-oucans »1 du zoo de Zürich.

Retour au match. L’intensité monte, la pluie cesse de tomber, mais la frustration elle reste bien ancrée. Les joueurs continuent de se battre, mais chaque tentative semble s’écraser contre une défense zurichoise impassible. Les dernières minutes sont un calvaire. Les Grenat, épuisés, laissent échapper les rares occasions qu’ils leur restent. Ce n’est pas faute d’y croire, mais ce jour-là, le ballon semble refuser de les suivre. Finalement, sur une dernière accélération de GCZ, un quatrième but vient sceller leur victoire, laissant nos joueurs avec la tête dans les nuages et les pieds dans la boue.

A la fin du match, la voix de la raison résonne dans le vestiaire : « On n’est pas Lamine Yamal, les gars. » Mais à force de persévérer, Servette trouvera peut-être son propre rythme, même sans avoir le tiki-taka coloré et tropical qu’ils espéraient. Une défaite certes, mais qui n’efface en rien l’ambition de ce groupe. Le soleil reviendra sur leur parcours, on en est sûr…

1 Oiseau tropical découvert par Arnaud Becuwe

Lino Zbinden

Photo : archives, mars 2025