Le briefing et les consignes proposés par notre staff étaient clairs, jouer simple, agressif et utiliser nos qualités pour mettre en difficulté une équipe qui avait également gagné ses trois rencontres précédentes.

Il y a toujours un petit quelque chose entre les Grenat et ces grenouilles de Lucerne… car le match commençait à être tendu déjà dans les 10 premières minutes!

Toujours dans la même ambiance mais avec les Grenat en possession de balle la plupart du temps, on parvient à se créer des occasions de but, grâce à des actions offensives de notre milieu offensif Arnaud Becuwe, qui trouve le poteau après un shoot en revers, un corner court qui n’est pas stoppé et le score restait à 0-0 jusqu’ au moment où on trouve la bonne action sur un long corner. Avec une phase sur laquelle on insiste depuis le début de saison, Pascalou à l’assist et notre backhandshoot player Nico Collart alias Nico Costa à la finition, tendu comme une crampe qui trompa le gardien de Lucerne d’un petit revers sur la planche… 1-0 pour les Grrrenat!

Le match continue encore à monter en nervosité, quelques coups de sticks déplacés et surtout une action qu’il vaut la peine de citer. On a cherché à blesser notre Bill d’un shoot rageur. Dommage, la balle est passée loin de lui, mais n’a pas manqué de frapper le dos d’un joueur de Lucerne… Bien essayé mais maladroit! Merci beaucoup, va t’asseoir sur le banc avec un carton jaune!

La mi-temps arrive et là… J’ai une petite histoire à vous raconter. En 25 ans de hockey (entre l’Argentine, la Belgique et la Suisse) je n’ai jamais vécu une histoire pareille et encore pire… Je n ai jamais pris un but comme cela! La deuxième mi temps commence… mais sans les Grenat sur le terrain. Seuls le "fair-play" et le règlement sont présents lors du coup de sifflet et Lucerne en profite pour égaliser le match… 1-1… Oui, oui… Ils ont joué sans notre équipe! Les kletjes, je pense qu’ils étaient pressés d’aller boire une bière et ils ont débuté le match sans nous… Résultat : un but contre nous, notre capitaine qui pète un câble et une carte jaune pour lui. Donc à 10 joueurs, 1-1 et le match qui part un peu n’importe comment (pour rester poli), les deux kletjes en vert avaient décidé de faire en sorte que le règlement suisse soit respecté à la lettre et donc… ni le fair-play ni la l’honnêteté de Lucerne n’étaient là. Dommage, vraiment dommage. Et surtout, bien essayé à nouveau: pendant 2-3 minutes, le jeu est un peu bouleversé et on se sent un peu perdu sur le terrain, on se sentait un peu, comment dire, attaqués dans notre chair par l’autre équipe, surtout qu’ils avaient la chance de jouer à 13 contre 10.. Mais le Grrrenat ont des ressources et quelques minutes plus tard, on commence à nouveau à faire notre jeu, et on commence à mettre un peu les cojones sur le terrain, premièrement pour revenir dans le match mais surtout pour éviter se faire avoir jusqu’au bout par les 13 adversaires. Soyons honnêtes, ce fut difficile. A plusieurs reprises, sur plusieurs actions et à plusieurs moments… Soit, on oublie un peu tout ça qui n’aura finalement que peu d’importance, car les seuls vraies acteurs, ce sont les Grenat: quelques minutes plus tard, notre Daniel Craig nous relance après un rebond sur corner court (2-1), puis bien évidement à nouveau la magie des décisions arbitrales qui donne l’opportunité aux Lucernois de revenir dans le match, après un corner court, 2-2… Petit épisode rigolo, on avait oublié les masques pour défendre le PC, donc on a demandé des maillots de l’équipe 2 pour essaier de distraire l’équipe en face… Ca n’a pas trop réussi mais on en a quand même ben rigolé à la fin!

Quelques minutes plus tard, on remet à nouveau les choses sur le bon chemin, 3-2 suite à, une fois encore, un rebond sur corner court, Juanito met la balle de Caño au gardien lucernois. On dit que l’histoire se répète… On avait tant bien que mal pu rééquilibrer la balance en notre faveur mais…! Stroke pour Lucerne, notre gardien Poqui sauve l’essai, mais attends… Le Sterspeller lucernois avait mal tiré, donc on va encore lui donner une seconde chance… Le gardien ne pouvait pas sauver le stroke, donc on recommence… Enfin, vous connaissez le résultat: goal pour eux et 3-3.

Mais l’histoire n’est pas finie! Et là commence le plus important, les Grenat continuent à pousser et à jouer 13 contre 11. Passons sur quelques inventions des règles qui ont été sifflées et non sifflées. Car ce qui nous intéresse, c’est le quatrième but grenat: sur une phase (le corner court) qui a été tellement travaillée pendant des mois, tous les mardis et jeudis soirs lors de nos entraînements, on parvient a marquer, enfin… sur cette variante-là… une variante magique mais inédite et dangereuse… surtout pour notre Cedje Dincq qui fait autant d’effort pour la dévier et la mettre au fond, sur une bonne assist de notre Légende Philipo… Résultat ? 4-3 pour Servette.

On a fait fort, ils ont essayé, a nouveau essayé, inventé, et encore essayé mais cela n’a pas marché. On était plus fort que tous… plus forts qu’eux. Anecdote à part : pour moi cela fait partie de ce match. On a montré un caractère diffèrent samedi, et j’aime bien vous le dire : je n’avais plus vu le Servette HC, les gaastjes, revenir sur un match pareil depuis un moment, depuis plusieurs mois et plusieurs matchs, ça me fait tellement plaisir de voir mon équipe, notre équipe jouer comme ça, montrer cette identité-là… Que la prochaine fois les kletjes et les autres devront être plus forts pour nous faire reculer, pour nous faire vraiment basculer et pour nous battre! Quelle belle victoire, une victoire aussi qui marque le départ d’un soldat grenat: notre Bill, notre Christoph. Son dernier match, où il a failli se faire assassiner, mais il est parti avec trois points, quatre buts, une victoire en tant que capitaine et un sourire sur son visage!

Dommage, ils ont tout essayé… Mais qui a gagné gaastjes ? Nous, merci beaucoup, bonsoir!

Juane Garreta

NDLR: Il écrit autant qu’il parle ce Juane, da zot!