12.05.12 : Nous ne sommes pas des stars…
Autant vous le dire tout de suite, on s’est passablement ennuyé au bord et sur le terrain samedi. Entre l’euphorie de la victoire en Coupe de Suisse et la perspective du match contre Rotweiss Wettingen le lendemain, ce match contre Stade Lausanne avait tout pour être un match moisi.
Moisi, il le fut. Handicapé de trois titulaires potentiels (Tanguy, Jérôme et Gaël), le Servette s’apprêtait sereinement à affronter nos amis lausannois. Ceux-ci nous félicitèrent de notre victoire en Coupe en début de match et nous les en remercions. Solidarité romande quand tu nous tiens… Si seulement ça pouvait être plus souvent le cas! Stade Lausanne nous affronte avec ses armes habituelles: un bon gardien, un bon libero, un bon attaquant de pointe, quelques bon jeunes et des tripes.
Bon, vous voulez vraiment qu’on parle du match? Heu… 1-0 pour Servette à la mi-temps sur un débordement depuis la droite (déviation de Stewart). Deux-trois corner courts (très) mal joués de chaque côté. Un coach vert de rage à la mi-temps, tellement nous étions pitoyables. Une ennuyante deuxième mi-temps sous une pluie-grêle battante. Un deuxième but à la dernière seconde de jeu par un nouveau débordement de la droite (but de Laxman). Un coach, calmé car résigné mais pas fier de ses troupes. Un président se reprenant à deux fois pour nous dire à quel point on a joué comme des pieds. Un sentiment collectif que tout le monde avait déjà en tête le match du lendemain contre Rotweiss.
En conclusion, le Servette 2011/2012 aime se faire presser haut, se faire dominer, et maintenir le suspens jusqu’à la dernière minute. Ce Servette-là aime moins faire le jeu et jouer face aux équipes repliées en défense. Ce Servette-là ne se balade pas face aux équipes condamnées aux play-out. Ce Servette-là n’est pas une équipe de stars capable de battre n’importe qui sans faire d’efforts.
Mais Servette a appris. Il a appris qu’il n’est rien sans une motivation sans faille, un esprit combattant et un collectif soudé. Qu’il n’est rien sans se prendre au sérieux. Il a appris à gagner. Nos meilleurs joueurs n’ont pas la grosse tête. Nos deux recrues indiennes sont tout sauf des divas: ils apprennent à se mettre au service de l’équipe, sont humbles, gentils avec tout le monde et prêts à tout donner sur le terrain. Ils ne prennent pas la place de nos jeunes, ils les tirent vers le haut. Ils montrent ce qu’ils savent aux Juniors du club. Ils font partie de la famille, comme Chekeb qui a fêté sa première cape en LNA ce samedi, comme nos supporters de plus en plus nombreux à nous suivre les dimanches.
On n’a toujours pas le titre de champion de LNA. On n’est toujours pas «facile» contre les équipes du bas de tableau. On n’est pas des stars…
…mais on ose y croire.
Dimitri Gisin