Perdre peut attendre

Cette rencontre était l’occasion pour Servette de confirmer son rang et son état de forme actuel: à l’entame du match, les Grenat étaient invaincus depuis cinq rencontres et espéraient poursuivre sur cette belle lancée en remportant leur dernier duel avant la trêve hivernale.

Cependant, les Servettiens sortaient d’une semaine d’entraînement tant pénible qu’éprouvante, ce qui ne leur permettait pas d’aborder le match sous les meilleures auspices. En effet, comme l’affirme le coach Mathieu Michaud : « you play how you train ».

Le début de match est clairement en faveur des Lucernois, obligeant ainsi Servette à subir leurs assauts et leur agressivité nourrie par une rancoeur bien perceptible, Lucerne s’étant inclinée par trois fois en autant de rencontres. La discipline et rigueur défensive dont font preuve les Grenat et l’omniprésence de leur portier permettent à Servette de conclure le premier quart d’heure de jeu sur un score nul et vierge, ayant empêché les Lucernois de marquer sur PC.

Le deuxième quart-temps quant à lui est plus disputé. Les Grenat renversent le rapport de force et sont plus dominants et sereins à la balle que leur adversaire. Les deux équipes étant bien en place, on assiste à un match équilibré. Malgré le réveil de l’aigle en lui, Servette ne se crée que peu d’occasions et profite des quelques erreurs défensives de son opposant pour mener ses attaques, sans toutefois inquiéter vraiment le gardien adverse. Nos attaquants font, au grand désespoir du public, preuve de maladresse et d’un manque de lucidité offensive. Les deux arbitres renvoient ainsi les deux équipes au vestiaire sur un score de parité.

Au retour du vestiaire, les Genevois, mieux en place et plus entreprenants, reprennent le contrôle de la rencontre et font preuve de plus d’adresse offensive. Ils sont tout proches d’ouvrir le score, au terme d’une action collective rondement menée depuis la gauche, à l’issue de laquelle les attaquants grenats manquent de peu leur reprise, qui s’écrase sur le montant. Réduits ensuite à dix par deux fois (un jaune et un vert), les Servettiens sont acculés dans leur propre moitié de terrain, mais le roseau ne se rompit point.

Le dernier quart-temps est tout aussi palpitant. Le public est hors d’haleine et attend en vain la réussite genevoise qui décantera la situation et basculera la rencontre. La délivrance arriva dans les dernières minutes du temps réglementaire par l’incontournable Gaël Wyss-Chodat qui, esseulé au deuxième poteau, n’a plus qu’à pousser la balle dans le but adverse. Le gardien grenat nous offre en fin de rencontre un beau spectacle, en réalisant de nombreuses parades et maintenant ainsi sa cage inviolée durant ce deuxième tour.

Servette reste donc, à l’issue de cette ultime victoire avant la trêve, invaincu depuis six matchs : perdre peut donc attendre !

Clément Thijs

Photo : archives, octobre 2021