Essai sur la performance

Quel est l’impact relatif de l’entraînement intensif par rapport au talent naturel dans l’atteinte de l’excellence dans un domaine spécifique, et comment ces deux éléments interagissent-ils pour façonner la réussite individuelle et collective ?

Dans le domaine exigeant du sport d’équipe, le débat sur l’importance relative de l’entraînement par rapport au talent naturel est crucial. Certains soutiennent que le talent inné offre un avantage décisif, tandis que d’autres affirment que l’entraînement intensif est le véritable moteur de la réussite. Cette dualité complexe entre effort et prédisposition génère des questions essentielles : comment le talent naturel et l’entraînement se combinent-ils pour façonner les performances des athlètes d’équipe ? Quel est l’impact réel de chaque facteur dans la quête de l’excellence sportive collective ? En explorant cette dynamique, nous pourrons mieux appréhender les éléments clés qui sous-tendent la réussite dans le contexte compétitif et collaboratif du sport d’équipe.

Contexte :

En ce dimanche après-midi radieux, quoiqu’un peu caniculaire, c’est 14 joueurs qui se trouvent sur la feuille de match.

Étant donné que les absents ont toujours tort, je vais commencer par eux. Un voyage en Belgique, un voyage en Espagne, un voyage en Thaïlande, un voyage aux Pays-Bas, un voyage je ne sais où, et enfin, un voyageur qui nous revient directement de l’infirmerie et qui nous a apporté un soutien photographique et vocal précieux ! Dans l’équipe du jour, deux voyageurs américains fraichement de retour, et un voyageur qui devrait vite aller consulter vu ses difficultés pulmonaires de ces dernières semaines. Vous l’avez déjà entendu, vous en avez maintenant la confirmation, Genève est bel et bien internationale …

Oubli des fondamentaux, sont nommés :

• Jules et Elias pour un oubli de runnings dans le cadre de la course traditionnelle d’avant-match ;
• Florian pour un port de casquette non-Mireille compatible pendant l’échauffement ;
• Louis pour un oubli du maillot de match dans le vestiaire ;
• Benoît pour sa jolie pièce de théâtre ;
• Matthieu et Christophe pour leur maitrises des fondamentaux du rugby ;
• Lino pour sa maitrise du style australien (pas hockeyistique je précise) ;
• Toute l’équipe pour une qualité technique globale plus que médiocre

Faits de jeu :

• Une domination d’entrée des Grenat et une série d’occasions ;
• Ouverture du score des rouges et blancs (noirs et gris ce jour-là) ;
• Gros coup au mental et baisse de régime des locaux ;
• Vol plané de Louis qui provoque un pénalty ;
• Pénalty transformé parfaitement par notre papa du jour (Jérémy) ;
• Corner limite accordé pour les Argoviens et transformé par leur prof. de muscu ;
• Mi-temps paradoxale avec du bon dans le jeu, mais un retard au niveau du score ;
• Les Grenat reviennent avec une énergie digne de Winnie l’ourson qui selon chatgpt, est un « personnage caractérisé par un manque d’enthousiasme général » ;
• C’est assez logiquement que leur adversaire du jour prend les commandes et inscrit le 3^ème but ;
• La révolution attendue n’étant toujours pas d’actualité, le score final sera même de 4 à 1 en faveur de RWW.

Les chiffres :

• 75% de présence lors des 2 dernières semaines parmi les 14 valeureux présents ;
• 38% de présence lors des 2 dernières semaines parmi les 6 valeureux absents ;
• Ces 14 représentent les 70% de l’effectif au complet sans compter ceux qui ont quitté le navire en route ;
• 50% d’entraînements pas au niveau ;
• 50% du match pas au niveau.

Jugement :

Des faits, il en ressort que la présence à l’entraînement est effectivement corrélée à la présence au match, tout comme le niveau de performance des joueurs dans un match est positivement lié au niveau et à l’implication des joueurs lors des différents entraînements. Toutefois, si l’on prend en compte les 3 aspects de cette étude extrêmement poussée, il ne semble pas y avoir, à court terme, d’effets spécifiques sur le niveau des joueurs. Nous pourrions donc affirmer qu’à court terme, le talent suffit, mais sur une saison, voire une demi-saison, des entraînements de qualité avec une implication de tout instant sont vitaux. Il ne me reste donc plus qu’à dire : au boulot Messieurs !

Matthieu Wyss-Chodat

Photo : Christian Wyss-Chodat