Cinq jours après notre coupe d’Europe à Prague, voilà le Servette reparti en terres lucernoises afin de venir conquérir la première place du championnat régulier. En effet, nous sommes à un point de notre adversaire du jour qui occupe la première place. Le calcul est donc simple, une victoire nous apporte la suprématie sur le championnat régulier, une défaite ou un match nul nous feront conserver notre place actuelle.

Le trajet se fait dans le calme, Pierre en profitant pour voir les joueurs afin de faire les derniers réglages tactiques. Quatre heures plus tard, nous voici alignés sur le terrain pour achever ce long mois de mai (ou dois-je dire mois de novembre vu la température) où notre équipe a enchaîné les matchs sans relâche (plus d’une dizaine…). C’est donc un peu émoussés que nous nous lançons à l’assaut de Lucerne.

La partie débute et rapidement les hommes au sifflet font le spectacle et offrent des opportunités (un corner et un «stroke» douteux) que nos adversaires ne manquent pas de conclure. C’est ce que nous pouvons appeler le «syndrome de Prague»: une entrée dans le match ratée qui nous mène à un score de 0-2 à la pause.

Les choses empirent même lorsqu’un joueur de Lucerne anticipe bien un transfert de notre ligne arrière, part en contre-attaque et fixe la défense pour trouver un coéquipier seul devant le but: 0-3. L’addition est salée mais nous avons pris cette habitude de nous mettre à jouer à partir d’un déficit de trois buts. Et, ce match confirme la règle, le Servette revient en course par un petit corner de Laxman suivi d’un autre marqué par Matthieu sur une combinaison originale mais l’essentiel est là, nous sommes de retour à 2-3. Nous poussons et sommes de plus en plus menaçants alors que les Lucernois sont retranchés dans leur camp.

Néanmoins, une balle arrive tout de même à trouver le chemin du cercle et devant un mur de Lucernois Bill arme son shoot et BADABILL (merci à Grégoire de m’avoir inspiré cette formulation). C’est un cachou, une avoine, une mine, que dis-je un missile à en faire pâlir le jeu long de Laurent Neri. Le gardien lucernois est battu, 3-3 sera le score final. La séance de shoot-out perdue sera anecdotique puisque un match nul ne nous suffisait pas pour subtiliser la première place.

Ce classement honorifique nous échappe mais l’équipe a su faire preuve de caractère en se battant jusqu’au bout. Il s’agit de la meilleure saison régulière effectuée par le club avec 34 points en fin de championnat. Nous terminons donc deuxièmes et affronterons le Rotweiss de Wettingen en demi-finale les 15 et 16 juin prochain.

La trêve des deux prochains week-ends ne fera pas de mal et devrait permettre de reposer les organismes et de procéder aux derniers petits ajustements pour arriver aux play-off au top de notre forme.

Tanguy Bachelle